Communiqués de presse
Les pressions économiques pourraient avoir une incidence sur le rendement du crédit des consommateurs, en particulier chez les jeunes adultes
Les difficultés financières pourraient entraîner une augmentation de la cohabitation intergénérationnelle Rapport trimestriel Pouls du marché d’Equifax Canada sur les tendances du crédit à la consommation
TORONTO (ON) (27 août 2024) – Selon le plus récent rapport Pouls du marché d’EquifaxMD Canada sur les tendances du crédit à la consommation, les taux d’endettement des consommateurs ont augmenté pour atteindre 2,5 billions de dollars au deuxième trimestre de 2024, soit une augmentation de 4,2 % depuis le T2 2023. Le secteur des cartes de crédit a continué d’être le principal facteur d’influence sur la hausse de l’endettement, avec des soldes impayés atteignant 122 milliards de dollars, soit une hausse de 13,7 % par rapport au T2 2023. En moyenne, les titulaires de carte ont enregistré un solde de carte de crédit de plus de 4300 $, représentant le plus haut montant depuis 2007. Le solde moyen des cartes de crédit par consommateur a continué de croître malgré un ralentissement des dépenses chez les consommateurs. Cette augmentation est principalement attribuable à une réduction des taux de paiement de soldes de cartes de crédit, et les consommateurs de moins de 35 ans ont connu la baisse la plus rapide sur le plan des taux de paiement de soldes de cartes de crédit. La hausse du solde des cartes de crédit chez les consommateurs de tous âges a été plus importante chez les titulaires de prêts hypothécaires, pour qui le solde moyen des cartes de crédit a bondi de 11,9 % par rapport au T2 2023, tandis que les consommateurs non hypothécaires ont affiché une hausse de 7,7 %.
Les arriérés affichent une hausse, en particulier chez les jeunes consommateurs
Le coût de la vie élevé et le taux de chômage qui atteint 6,4 % contribuent à la hausse des niveaux de paiements omis, et 1 consommateur sur 23 aurait omis un paiement lié à au moins un produit de crédit au T2 2024, comparativement à 1 consommateur sur 25 il y a un an. Dans l’ensemble, le taux d’arriérés du solde non hypothécaire s’est maintenu à 1,4 %, surpassant ainsi les chiffres records de 2020, et le plus élevé depuis 2011 – soit une hausse de 23,4 % par rapport au T2 2023. Les taux de paiements omis chez les jeunes consommateurs âgés de 26 à 35 ans sont demeurés les plus élevés à 1,99 %, une hausse de 21,6 % par rapport au T2 2023. Dans ce même groupe, les taux d’arriérés liés aux prêts automobiles (1,45 %) et aux marges de crédit (2,19 %) étaient particulièrement élevés, reflétant ainsi les difficultés financières globales auxquelles cette population est confrontée.
Alors que les taux globaux d’arriérés liés aux soldes hypothécaires sont demeurés inférieurs à ceux d’avant la pandémie (0,16 % vs 0,17 % en 2019), les taux d’arriérés liés aux soldes hypothécaires en Ontario ont atteint leur plus haut niveau (0,16 %) depuis 2014 (0,18 %). En Ontario, plus de 3000 prêts hypothécaires (un solde de 1,3 G$) ont été associés à un important défaut de paiement à la fin du T2, soit une hausse de 66,8 % par rapport au T2 2023.
« L’inflation se stabilise et les taux d’intérêt commencent à baisser, ce qui est une bonne nouvelle pour de nombreux consommateurs », a déclaré Rebecca Oakes, vice-présidente des analyses avancées à Equifax Canada. « Malheureusement, la hausse du taux de chômage a contrebalancé certains des aspects positifs, et elle entraîne une augmentation des difficultés financières. »
Risque accru lié aux prêts automobiles
Le deuxième trimestre a également été marqué par des préoccupations croissantes du côté du rendement du crédit sur le plan des prêts automobiles. Les taux d’arriérés liés aux prêts automobiles chez les prêteurs automobiles non bancaires ont atteint un sommet historique, tandis que les arriérés liés aux prêts bancaires affichaient le plus haut taux depuis 2019. Le taux d’arriérés de 90 jours et plus sur les soldes liés aux prêts automobiles non bancaires était de 1 %, soit une hausse de 26,8 % par rapport à il y a 12 mois, tandis que le taux d’arriérés lié aux prêts bancaires était de 1,16 %, en hausse de 54,1 % par rapport à il y a 12 mois.
« Nous constatons que de nombreux paiements omis sont liés aux consommateurs qui ont contracté de nouveaux prêts automobiles en 2022, lorsque les prix des voitures étaient particulièrement élevés », a déclaré Mme Oakes. « Alors que les prix des voitures commencent à diminuer, les consommateurs pourraient devoir assumer des montants de prêt élevés associés à une moindre valeur nette du véhicule. Dans cette éventualité, le risque de défaut de paiement lié à ces prêts pourrait continuer d’augmenter. »
Les pressions économiques pourraient influencer la décision des jeunes adultes de demeurer à la maison plus longtemps
Le rapport d’Equifax a également mis en évidence une transformation sur le plan des ménages canadiens, où un plus grand nombre de familles optent pour la cohabitation intergénérationnelle. À mesure que les défis économiques persistent et que les tendances en matière d’immigration évoluent, un nombre croissant de jeunes Canadiens et Canadiennes vivent avec leurs parents et leurs grands-parents, redéfinissant ainsi la structure familiale traditionnelle au Canada.
La pression financière touche particulièrement les jeunes adultes, entraînant ainsi une augmentation marquée du nombre de ménages intergénérationnels. À l’heure actuelle, près d’un ménage canadien sur trois (29,2 %) comprend des enfants d’âge adulte vivant avec leurs parents, comparativement à 26,7 % il y a dix ans. En Ontario, cette tendance est encore plus prononcée avec 32,8 % des ménages qui comptent plusieurs générations sous un même toit.
« Les conditions économiques que nous connaissons aujourd’hui pourraient amener de nombreux jeunes à rester plus longtemps à la maison », a ajouté Mme Oakes. « Avec moins de possibilités d’emploi, la flambée des prix des loyers, la hausse des prix de propriétés et le coût de la vie élevé, les jeunes Canadiens et Canadiennes s’appuient de plus en plus sur le soutien de leurs parents et de leurs grands-parents. »
Défis du marché du logement pour les propriétaires qui renouvellent leur prêt et les acheteurs d’une première propriété
Le marché hypothécaire est demeuré difficile en raison des taux d’intérêt élevés au T2 2024. Bien que l’octroi de nouveaux prêts hypothécaires se soit amélioré de 21,3 % par rapport aux taux les plus bas de 2023, ces derniers demeuraient bien inférieurs aux niveaux habituels pour un deuxième trimestre. L’Alberta, qui fait l’objet d’une forte migration interprovinciale, a connu une augmentation des nouveaux octrois, surpassant même les chiffres d’avant la pandémie. Malgré une baisse des ventes de propriétés au T2, le montant moyen des prêts hypothécaires a augmenté de 6,1 % en glissement annuel, et de 5,5 % par rapport au trimestre précédent.
Le prix élevé des propriétés et la hausse des taux d’intérêt semblent créer des obstacles importants pour les acheteurs d’une première propriété. La proportion d’acheteurs d’une première propriété a continué de diminuer par rapport aux chiffres d’avant la pandémie, et avec un prêt moyen dépassant 410 000 $ pour les acheteurs d’une première propriété, le rapport d’Equifax révèle que davantage d’acheteurs optent pour des modalités d’amortissement plus longues – qui surpassent 25 ans pour certains. L’arrêt du programme incitatif pour l’achat d’une première propriété à la fin de mars 2024 pourrait avoir une incidence supplémentaire sur les plans d’achat de nombreux consommateurs qui espèrent accéder au marché du logement.
L’incidence des taux d’intérêt élevés a été particulièrement difficile pour les personnes qui renouvellent leur prêt hypothécaire. En 2024, 15 % des renouvellements ont fait l’objet d’une augmentation des paiements mensuels de plus de 300 $, contre 8 % en 2019. En Ontario et en Colombie-Britannique, ce chiffre avoisinait 20 %, ce qui a incité bon nombre d’entre elles à prolonger leurs modalités d’amortissement pour gérer les coûts plus élevés.
« Les acheteurs de propriété qui ont obtenu des propriétés en 2020 et 2021 avec des taux d’intérêt bas et des montants de prêts élevés pourraient être confrontés à des difficultés », a déclaré Mme Oakes. « Même avec les récentes réductions de taux, ces personnes pourraient devoir se préparer à une augmentation importante des paiements mensuels et à des modalités d’amortissement prolongées. Les personnes associées à une faible abordabilité sur le plan des renouvellements et d’un avoir net négatif peuvent avoir de la difficulté à s’adapter à ces changements. »
Analyse par groupes d’âge – Taux d’arriérés et d’endettement (excluant les prêts hypothécaires)
Dette moyenne (T2 2024) |
Variation de la dette moyenne En glissement annuel (T2 2024 vs T2 2023) |
Taux d’arriérés ($) (T2 2024) |
Variation du taux d’arriérés ($) En glissement annuel (T2 2024 vs T2 2023) |
|
18 à 25 |
8072 $ |
3,23 % |
1,86 % |
13,23 % |
26 à 35 |
17 381 $ |
1,51 % |
1,99 % |
21,59 % |
36 à 45 |
26 835 $ |
2,67 % |
1,64 % |
28,18 % |
46 à 55 |
34 030 $ |
3,84 % |
1,21 % |
27,35 % |
56 à 65 |
28 054 $ |
4,51 % |
1,04 % |
22,35 % |
65 et + |
14 434 $ |
0,84 % |
1,10 % |
15,42 % |
Canada |
21 649 $ |
2,45 % |
1,40 % |
23,36 % |
Analyse par grandes villes – taux d’arriérés et d’endettement (excluant les prêts hypothécaires)
Ville |
Dette moyenne (T2 2024) |
Variation de la dette moyenne En glissement annuel (T2 2024 vs T2 2023) |
Taux d’arriérés ($)(T2 2024) |
Variation du taux d’arriérés ($) En glissement annuel (T2 2024 vs T2 2023) |
Calgary |
23 981 $ |
-0,67 % |
1,50 % |
14,56 % |
Edmonton |
23 737 $ |
0,02 % |
1,97 % |
19,64 % |
Halifax |
21 130 $ |
1,45 % |
1,36 % |
9,33 % |
Montréal |
16 748 $ |
1,86 % |
1,36 % |
35,99 % |
Ottawa |
19 598 $ |
2,38 % |
1,29 % |
24,11 % |
Toronto |
20 713 $ |
3,22 % |
1,83 % |
25,83 % |
Vancouver |
22 818 $ |
2,41 % |
1,16 % |
28,40 % |
St-Jean |
23 927 $ |
2,15 % |
1,44 % |
8,41 % |
Fort McMurray |
37 328 $ |
-0,59 % |
2,22 % |
14,66 % |
Analyse par provinces – taux d’arriérés et d’endettement (excluant les prêts hypothécaires)
Province |
Dette moyenne (T2 2024) |
Variation de la dette moyenne En glissement annuel (T2 2024 vs T2 2023) |
Taux d’arriérés ($)(T2 2024) |
Variation du taux d’arriérés ($) En glissement annuel (T2 2024 vs T2 2023) |
Ontario |
22 272 $ |
3,14 % |
1,45 % |
27,32 % |
Québec |
18 856 $ |
1,82 % |
1,03 % |
32,74 % |
Nouvelle-Écosse |
21 092 $ |
2,32 % |
1,57 % |
9,49 % |
Nouveau-Brunswick |
21 288 $ |
-2,62 % |
1,59 % |
13,55 % |
Î.-P.-É. |
23 254 $ |
4,01 % |
1,09 % |
11,33 % |
Terre-Neuve |
24 364 $ |
6,02 % |
1,50 % |
8,21 % |
Région de l’Est |
21 957 $ |
1,58 % |
1,53 % |
10,54 % |
Alberta |
24 469 $ |
0,12 % |
1,73 % |
16,54 % |
Manitoba |
17 866 $ |
4,80 % |
1,65 % |
13,45 % |
Saskatchewan |
23 167 $ |
3,88 % |
1,66 % |
15,78 % |
Colombie-Britannique |
22 291 $ |
2,42 % |
1,27 % |
22,89 % |
Région de l’Ouest |
22 711 $ |
1,88 % |
1,51 % |
18,37 % |
Canada |
21 649 $ |
2,45 % |
1,40 % |
23,36 % |
* Selon les données Equifax du T2 2024
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